Le cap Horn est situé à 55°58′ de latitude sud et à 67º16′ de longitude ouest à la pointe de l’Amérique du Sud. Pour décrire ce lieu atypique, rien de mieux que ce vieil adage maritime : « Sous 40 degrés de latitude, la loi n’existe pas. Sous 50 degrés, Dieu n’existe pas ». Ceux qui ont navigué à travers les mers pour « passer le Cap Horn » ont mis leur vie en péril, laissée entre les mains de la force la plus grande sur terre : la nature. Mais pour comprendre ce qui a amené les marins à risquer ce voyage aux confins de la terre, il est nécessaire de comprendre l’histoire de la région.
Cap Horn : un peu d’histoire
1520-1616 : Avant la découverte du Cap Horn, tous les navires de marchandises entre l’Europe et les Indes orientales devaient traverser le détroit de Magellan ou passer autour du Cap de Bonne-Espérance, tous deux monopolisés par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
29 janvier 1616 : Le Cap Horn est découvert par un navire hollandais, l’Eendracht (Unité), commandé par Willem Cornelis Schouten et son frère et financé par le marchand Isaac Le Maire. Le Cap Horn continuera à jouer un rôle important dans l’histoire.

1616-1914: Les bateaux peuvent maintenant naviguer autour du Cap Horn, une route plus rapide et plus favorable à celle du détroit de Magellan, où les courants imprévisibles et les vents violents posent un problème important aux navires.
Les navires transportant de précieuses cargaisons d’or et de céréales, ainsi que les passagers voyageant d’une côte à l’autre des États-Unis, contournent désormais le Cap Horn.
Des années 1600 à 1900 : Cependant, le passage autour du cap Horn était lui-même extrêmement dangereux. Ainsi, du 15ème au 20ème siècle, environ 10.000 marins ont perdu la vie dans des naufrages provoqués par les vents violents. Contourner le Cap Horn est rapidement devenu un exploit légendaire dans les cercles maritimes.
1914 à aujourd’hui : Le Canal de Panama est terminé, sonnant le glas des eaux autour du Cap Horn comme voie maritime mondiale.
De nos jours, les océans qui entourent le cap sont devenus la voie de communication pour les navires de croisière qui amènent des aventuriers intrépides à se tenir debout sur la pointe de l’île Horn et à contempler les eaux impitoyables du passage de Drake.
L’emplacement de l’île
Localisation du cap Horn

Comme l’indique la carte du Cap Horn, ce promontoire se trouve au sud de la Patagonie continentale, sur l’île Horn, l’une des îles Hermite appartenant à la Terre de Feu en Patagonie.
La meilleure façon de visiter le Cap Horn est de faire une croisière au départ d’Ushuaia, la ville la plus méridionale de l’Amérique du Sud du côté argentin de la Patagonie, ou de Punta Arenas, une ville portuaire située à 629 km au nord, du côté chilien.
Au départ d’Ushuaia, les croisières d’expédition traversent le canal Beagle pendant la nuit avant de passer dans le canal Murray et la baie de Nassau et entrer dans les eaux de cet archipel éloigné.
En savoir plus sur les croisières d’Ushuaia au Cap Horn.
Au départ de Punta Arenas, les navires de croisière d’expédition traversent la mystérieuse terre reculée des fjords chiliens, vous y observerez des glaciers de marée se jetant dans le Canal Beagle avant de poursuivre une route similaire à celles des croisières depuis Ushuaia à travers le Canal Murray et la Baie Nassau, cette fois pour une durée de quatre jours. Ces croisières offrent la meilleure façon de comprendre la nature lointaine et inhospitalière du Cap Horn et de ses eaux environnantes.
Visite du cap Horn : les lieux à ne pas manquer
Point de repère des bateaux naviguant en Amérique du Sud, le cap Horn est une falaise d’environ 425 m de haut se trouvant sur l’île du même nom. Il a pour particularité de border le passage maritime le plus dangereux au monde, le passage de Drake. Faisant partie d’une région classée Réserve de biosphère par l’UNESCO, le cap Horn compte parmi les endroits les plus spectaculaires de l’archipel de la Terre de Feu.
Le parc national Cabo de Hornos
Le parc national Cabo de Hornos est fondé en 1945. Se trouvant dans la région chilienne de la Terre de Feu, il est formé par les îles L’Hermite et les îles Wollaston. D’une superficie de 631 km, il comprend une partie marine et terrestre. L’excursion en bateau dans ce vaste parc vous permet de découvrir des îles préservées couvertes de tourbières, de mousses et de lichens. La plupart de ces îles accueillent des loutres marines, des léopards de mer, des dauphins du Chili, des dauphins de Peale, des baleines à bosse et des marsouins de Burmeister. Certaines îles sont aussi peuplées d’oiseaux marins. Le manchot de Magellan, le pétrel géant, le goéland dominicain, l’albatros royal et le cormoran de Gaimard sont quelques exemples d’espèces que vous pourriez observer dans cette région classée Réserve de biosphère.
Escale à Cap Horn: l’île de Horn

L’île de Horn est l’île la plus au sud de l’archipel appelé L’Hermite. Elle accueille une base de la marine chilienne et une chapelle. Un phare ouvert à la visite et dévoilant des vues à couper le souffle se trouve également sur cette île faisant partie du parc national Cabo de Hornos. Non loin de ce phare se situe un mémorial érigé en l’honneur de marins qui ont perdu la vie en essayant de franchir le cap Horn. Déclarée Réserve de biosphère, l’île Horn est une vitrine de la flore et de la faune de la Patagonie australe continentale. L’orchidée de Magellan et le nirre, un arbre connu aussi sous le nom de Nothofagus antarctica, sont quelques exemples d’espèces végétales pouvant s’épanouir sur l’île. Pour ce qui est des espèces animales, vous y trouverez surtout des oiseaux, dont des canards-vapeur, des cormorans royaux et de manchots papous. La meilleure période pour effectuer une excursion sur cette île habitée uniquement par le gardien de phare et sa famille s’étend de septembre, marquant le début du printemps, à avril, correspondant au début de l’automne, dans cette partie-ci du globe.
Escale à Cap Horn: l’île de Freycinet
Située au nord-est de l’île de Horn, l’île de Freycinet appartient à l’archipel des îles Wollaston. Lors d’une excursion en bateau pneumatique dans le parc, faites le tour de cette île pour admirer ses falaises vertigineuses battues par les vagues. Des otaries, des léopards de mer et des oiseaux marins peuplent les flancs de certaines de ses falaises.
Naviguer au cap Horn aujourd’hui
Au cap Horn, les bateaux sont confrontés à un défi majeur. Étant l’une des voies de navigation les plus imprévisibles de la planète, seuls les marins les plus expérimentés osent entreprendre la traversée. Ces conditions de navigation sont le résultat de différents facteurs, en grande partie liés à sa latitude extrêmement méridionale. Cet emplacement crée des vents dominants féroces et d’énormes vagues gagnant en traction lorsqu’ils voyagent autour du globe sans être obstrués par la terre. Lorsque ces vents et ces vagues sont canalisés dans le passage étroit entre l’Amérique du Sud et l’Antarctique, ces conditions deviennent encore plus terrifiantes. De plus, les eaux relativement peu profondes autour du cap forment des vagues plus hautes et des creux plus importants.
Cependant, certains marins intrépides ont tenté sa traversée. Le premier était le navigateur hollandais Jacob le Maire en 1616. Après avoir contourné le promontoire, il a nommé l’avant-poste d’après Hoorn, une ville des Pays-Bas. Cependant, personne d’autre ne refera le tour du cap pendant 150 ans. Le prochain marin à le faire fut le capitaine Cook, qui fit le tour du promontoire en 1768. Aujourd’hui, les plus gros navires peuvent passer le cap de manière relativement sûre. Cependant, cela n’a rien fait pour nuire à la réputation du cap Horn, il est encore aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands défis de la plaisance.
Partir en bateau pour le cap Horn
Si vous envisagez de contourner le cap Horn, les embarcations devront être équipées de matériel robuste afin d’affronter des conditions extrêmes. Les bateaux conçus pour les voyages en eau froide sont des bêtes bien différentes de celles que vous pouvez voir dans les marinas en Europe. Ils sont généralement conçus avec des matériaux durables comme l’aluminium ou l’acier et répondent à des besoins de robustesse. Ils ont également souvent des compartiments pour se réchauffer et s’abriter sur le pont. De plus, la majorité des modèles de bateaux n’étant pas fabriqués pour affronter les mers du sud, les bateaux naviguant au cap Horn ont également tendance à être soumis à des modifications personnalisées, afin de leur apporter la durabilité qui leur permettra d’affronter les vagues et les vents violents.
De plus, si vous souhaitez vous rendre au cap Horn, les bateaux doivent être plus gros. Bien qu’il n’y ait techniquement pas de longueur de coque assurant une sécurité à 100%, de nombreux professionnels ne recommandent aucun bateau de moins de 50 pieds. Il est vrai que des petits bateaux ont réussi à contourner le Cap, mais les plus gros bateaux offrent une plus grande stabilité. Cependant, cela ne veut pas dire que ces bateaux sont spacieux. Comme les voyageurs en eau froide auront tendance à passer beaucoup de temps sous le pont, ces grands bateaux peuvent donner une impression d’étroitesse. Sur le pont, l’équipement lourd occupera une grande partie de la surface, mais ce n’est pas comme si vous alliez vous allonger sur un transat lors de ce voyage épique !
Le plus grand défi de plaisance
Le cap Horn est considéré comme l’Everest de la voile. Avec des conditions imprévisibles et des vagues pouvant atteindre jusqu’à 30 mètres, c’est un voyage réservé aux marins les plus expérimentés. Cependant, pour le commun des mortels voulant découvrir la puissance du cap, les navires d’exploration Australis naviguent dans ces eaux dans le cadre d’itinéraires aller-retour. Naviguant là où aucune autre compagnie ne peut aller, ces voyages incluent également la navigation à travers les fjords chiliens et le détroit des océans. Pour plus d’informations sur ces voyages épiques, cliquez ici.
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