Patagonie et autres destinations de voyages d’expédition

Le cycle de vie des manchots

Vous êtes-vous déjà demandé combien de temps il faut pour que l’œuf d’un manchot éclore ou la période de l’année où vous seriez le plus susceptible de voir des poussins de manchots dans des colonies en Amérique du Sud ? Nous avons toutes les informations dont vous avez besoin avec cet article sur le cycle de vie des manchots de quatre espèces de manchots d’Amérique du Sud, les manchots de Magellan, de Humboldt, des Galápagos et Royal.

New Call-to-action

Où vivent les manchots autour du monde ?

Bien que la croyance populaire suggère que les manchots ne vivent que dans l’Antarctique, ils sont présents en réalité dans des habitats étonnamment différents, qui ne sont pas tous caractérisés par des conditions froides et glacées. En général, les manchots ont tendance à habiter les îles et les régions continentales reculées exemptes de prédateurs terrestres, car leur incapacité à voler les rend vulnérables sur terre.

Des espèces telles que les manchots Adélie et les manchots empereurs vivent principalement dans la péninsule antarctique et autour de l’Antarctique, tandis que le gorfou sauteur, le gorfou macaroni, le manchot royal et le manchot papou sont présents dans les îles antarctiques et subantarctiques, ainsi que dans quelques lieux d’Amérique du Sud et un grand nombre de colonies de manchots sont quant à elles présentes dans les îles Malouines.

Les espèces de manchots qui peuplent les lieux les plus au nord sont les manchots de Magellan, présents de l’Île Magdalena dans les fjords chiliens à Punta Tombo en Argentine, ainsi que les manchots des Galápagos, qui vivent en bordure de l’équateur dans les îles Galápagos.

Les manchots empereurs

Manchot-empereurs

L’habitat naturel du manchot empereur est l’Antarctique. À condition de supporter les très basses températures, il est possible de s’y rendre en tant que touriste. Les moyens les plus aisés de découvrir le continent austral sont les voyages organisés et notamment les croisières.

Il est également possible d’observer les manchots empereurs à la pointe sud du Chili, au bout de la Terre de Feu. Là-bas, les températures sont très douces comparée au Pôle Sud : elles oscillent en permanence entre 0 et 10 °C, mais le ressenti peut être plus frais en raison de l’humidité.

Que faire une fois en Patagonie ?

Il faut accomplir tout un périple pour avoir le privilège rare de voir les manchots. Deux options s’offrent à vous : soit louer une voiture et vous rendre sur les lieux où l’on peut les observer, soit vous en remettre à une agence locale qui vous proposera souvent des formules tout compris (transport, guide, repas, etc.).

Quelle que soit l’option choisie, le plus simple est de partir de Puntas Arenas où il est facile de trouver un hébergement. C’est la réserve de Seto Otway qu’il faudra rejoindre pour placer son poste d’observation.

La saison des amours serait une période intéressante pour observer le manchot empereur, mais elle a lieu au milieu de l’hiver… En Antarctique, cela suppose de résister à des températures extrêmement basses (jusqu’à -50°C) et de supporter les vents violents qui soufflent en rafale.

Les bébés manchots naissent au printemps, autre période propice à l’observation. Et là, les températures se seront radoucies !

Pour ceux qui préfèrent observer les manchots empereurs en Terre de Feu, la saison propice va d’octobre à mars.

5 faits étonnants sur le manchot empereur

  1. Le manchot empereur est impressionnant : une fois adulte, il peut atteindre environ 1m15 et son poids peut aller de 30 à 40 kg. Il s’agit là de l’espèce de manchots la plus grande et la plus lourde. Cependant, les œufs sont très petits et légers : ils pèsent tout au plus 500 grammes. La croissance du bébé manchot est donc spectaculaire !
  2. Le manchot empereur est la seule espèce de manchots à ne pas construire de nid. Il vit en groupe et se déplace sur des dizaines de kilomètres durant la période de reproduction.
  3. Le manchot empereur est très bien adapté aux particularités de la banquise. Certains manchots empereurs n’ont jamais foulé un sol de leurs pattes et n’ont marché que sur la glace. Excellent pêcheur, il peut plonger à plus de 500 mètres de profondeur et rester une vingtaine de minutes sous l’eau.
  4. Il est à l’aise dans l’eau ou sur la glace, mais pas dans les airs ! Cet empereur de la banquise ne peut pas voler. Pour lui, la chasse est toujours synonyme de plongée.
  5. Maman poule et papa manchot… Chez le manchot empereur, ce n’est pas la mère qui couve les œufs, ce rôle revient au papa. Il faut savoir que les femelles ne pondent qu’un œuf à la fois. Avec un taux de mortalité d’environ 80 % chez les bébés, l’espèce arrive tout de même à subsister.
Manchot-solitaire

Les manchots de Magellan

Les manchots de Magellan sont l’espèce de manchot la plus répandue en Amérique du Sud, quelques-unes des plus grandes colonies du continent se trouvent sur l’île Magdalena dans le détroit de Magellan au Chili (population estimée : 120.000) et à Punta Tombo en Argentine (population estimée : 400.000).

Les manchots de Magellan ou spheniscus magellanicus sont une espèce de manchots de taille moyenne portant le nom de l’explorateur Ferdinand de Magellan, qui fut le premier à découvrir cette espèce lors d’une expédition en 1519. Ils sont reconnaissables à leur bande blanche distincte sous la gorge. En tant qu’espèce, ils sont très proches du manchot du Cap.

Où vivent les manchots de Magellan ?

Espèce endémique de l’Amérique du Sud, le manchot de Magellan vit durant la saison de reproduction dans des colonies principalement situées au sud du Chili, le long des côtes argentines et sur les îles Malouines. De taille moyenne, ils peuvent survivre jusqu’à 25 ans dans leur milieu naturel et sont les manchots les plus communs dans le sud du Chili.

Pour l’emplacement de leurs colonies, ils privilégient les zones de prairie ou d’herbe à tussak, car le sol tendre y est le plus approprié pour creuser les terriers utilisés comme nids. Vivant sous terre, il est souvent difficile de faire un recensement précis de leur nombre.

Ils arrivent normalement dans leurs colonies en septembre, ce sont les mâles qui préparent le nid en attendant le retour des femelles – puis ils travaillent ensemble pour l’incubation des œufs pendant une période de trois mois. Les oisillons éclosent normalement à la fin de décembre et en mars, période pendant laquelle toute la colonie commence sa migration vers le nord vers des climats plus chauds, suivant ainsi le mouvement des anchois, leur poisson préféré. Au cours de cette période, les manchots migrent aussi loin au nord que Rio de Janeiro au Brésil, et peuvent parcourir jusqu’à 4,820 km (3 000 milles) pour se rendre au nord de Parque Paracas au Pérou.

Cycle de vie des manchots

Cycle de vie du manchot de Magellan

Le cycle de vie des manchots de Magellan est le suivant :

  • Septembre: Les manchots de Magellan retournent dans leurs nids.
  • Octobre: Deux œufs sont pondus.
  • Novembre: Les œufs sont incubés pendant 40 jours, les femelles s’occupant d’eux pendant que les mâles chassent pour rapporter la nourriture.
  • Décembre/Janvier: Lorsque les œufs ont éclos, les parents se relaient tour à tour pendant un mois chacun pour s’occuper de leur progéniture. Pendant ce temps, l’autre parent est dans la mer à la recherche de nourriture.
  • Février: Les bébés manchots restent dans leurs nids jusqu’à ce qu’ils aient développé leurs plumes adultes.
  • Mars: la saison des mues commence et dure un mois. Tous les manchots, y compris les poussins, retournent ensuite à la mer.

Les manchots de Humboldt

Les manchots de Humboldt tirent leur nom du courant de Humboldt, un courant d’eau froide en provenance de l’Antarctique qui passe le long de la bordure ouest de l’Amérique du Sud et qui est riche en poissons. Bien que les estimations varient considérablement, les scientifiques estiment que la population mondiale de manchots de Humboldt atteint seulement les 32.000 individus.

La plus grande colonie de reproduction se trouve près de Chañaral au Chili et compte environ 14 000 manchots. Les manchots de Humboldt sont de taille moyenne comparés à d’autres espèces, ils pèsent jusqu’à 4 kg (8,8 lb) et mesurent 65 cm (26 po) de haut. Ils ressemblent au manchot de Magellan mais ont une bande blanche plutôt que noire autour de leur gorge.

Les scientifiques ne savent toujours pas si cette espèce est migratrice, car des manchots dans des colonies du Chili ont été signalés migrant jusqu’à 1.000 km (620 milles) au nord et ils vivent jusqu’à 20 ans. Depuis 2000, ils sont inscrits comme « vulnérables » sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Les scientifiques croient que cela est le résultat de la surexploitation du guano dans leurs zones de reproduction de prédilection.

Cycle de vie du manchot de Humboldt

Environ 32.000 manchots de Humboldt sont estimés sur la planète, vivant le long des côtes du Pacifique du Pérou et du Chili. Les manchots de Humboldt pondent des œufs à n’importe quel moment de l’année et font leurs nids dans des tas de guano (excréments d’oiseaux) ou dans de petites cavernes. Il est plus commun de voir des œufs pondus et éclos pendant les périodes d’avril à juillet et d’août à décembre. On sait que certaines femelles pondent deux fois par an si les conditions le permettent.

Leur cycle de vie est le suivant :

  • La reproduction a normalement lieu entre avril et juillet et août et décembre.
  • Deux œufs sont pondus, à quatre jours d’intervalle. Ils sont incubés jusqu’à 42 jours par les deux parents.
  • Les poussins développent leur plumage et après 10-12 semaines partent chasser en mer.
  • Une fois que les poussins ont quitté le nid, les adultes muent et se nourrissent en mer afin de retrouver leur force avant de recommencer leur accouplement.

Cycle de vie du manchot des Galápagos

Cycle de vie des manchots

L’espèce de manchot avec l’habitat le plus septentrional, les manchots des Galápagos ne se trouvent que dans l’archipel des Galápagos. La WWF estime la population de manchots des Galápagos à moins de 2 000 individus.

Les manchots des Galápagos se sont adaptés à leur habitat en pondant des œufs jusqu’à trois fois par an pour profiter des périodes de forte disponibilité alimentaire. Compte tenu du climat, la reproduction a lieu toute l’année et ils résident dans leurs colonies tout au long de l’année.

Leur cycle de vie est le suivant :

  • Afin de préparer la reproduction, les manchots des Galápagos muent et doivent éviter de pénétrer dans l’eau car leurs plumes les rendent imperméables. La mue les laissant incapables de chasser, avant le début du processus, ils augmentent leur consommation quotidienne de nourriture jusqu’à trois fois.
  • Lorsque la température de l’eau baisse, les manchots des Galápagos commencent à se reproduire, c’est le moment idéal pour élever des petits. Ils construisent un nid et pondent deux œufs, à quatre jours d’intervalle.
  • Les œufs sont incubés jusqu’à 40 jours, chaque parent se passant le tour.
  • Après l’éclosion, les poussins ont besoin de 30 jours pour développer leur plumage initial et sont alimentés par leurs parents pendant 65 jours supplémentaires.
  • Pendant une année environ, ils sont accompagnés par l’un de leurs parents tandis que l’autre part à la recherche de nourriture.

Cycle de vie du manchot royal

Appartenant à la famille des Sphénisciformes, les manchots royaux font partie de la courte liste d’oiseaux qui ne volent pas. Leur habitat se situe entre les 45º et 58º parallèles sud et sont visibles plus précisément dans les îles de l’archipel de Kerguelen, dans les îles du Crozet, des Malouines et en Géorgie du Sud. Une petite colonie de manchots royaux peut facilement être observée depuis le parc Naturel “Parque Pinguino Rey”, espace protégé situé au cœur de la Terre de Feu, accessible depuis les villes de Punta Arenas et d’Ushuaïa.

Cycle de reproduction

Manchot-royal-marchant

Au printemps (de novembre à mars), la femelle pond un seul œuf sur ces pattes afin que celui-ci ne touche le sol et couve l’œuf en alternance avec le mâle durant les 55 jours qui suivent. Une fois l’œuf éclos, le poussin reste entre 30 et 40 jours de plus sur les pattes de ses parents jusqu’à que son plumage et son système de régularisation thermique soient développés. Les parents partent à la mer à tour de rôle pour se nourrir et au retour ils régurgitent les poissons non digérés à leur progéniture. 

Lorsque les petits sont suffisamment autonomes, les poussins sont regroupés pour permettre leur protection pendant que les parents, poussés par le manque de ressources alimentaires, se déplacent à plus de 2000 km pour trouver de la nourriture, abandonnant ainsi leur progéniture sans pouvoir les alimenter pendant plusieurs mois. Une fois de retour, les parents recommencent à nourrir leur poussin jusqu’à la mue (le petit a à ce moment environ 10 à 13 mois). 

Bien qu’une femelle peut pondre un œuf tous les 16 mois, un manchot royal doit atteindre l’âge de 3 ans pour pouvoir se reproduire.  

Voici mois par mois leur cycle de reproduction spécifique :

  • Novembre/décembre : la femelle pond un œuf qui est incubé sur elle et les pieds du mâle pendant une période de 55 jours.
  • Janvier : après l’éclosion, les poussins restent sur les pieds de leurs parents pendant 30 à 40 jours, à partir desquels ils auront développé leur plumage et seront capables de réguler leur propre température corporelle.
  • Février/mars : les poussins sont laissés dans une «crèche» pendant que leurs parents partent chercher de la nourriture.
  • Il faut jusqu’à trois mois à un poussin pour développer ses plumes imperméables, ce qui le rend dépendant de ses parents jusqu’à ce moment-là.

Le manchot royal, une espèce protégée

L’impact du climat sur le développement du manchot royal

La pluie générée par le réchauffement climatique suivie par de rudes températures est une menace constante pour les poussins dont le duvet est épais, mais pas imperméable. Durant l’été, le manque de nourriture force les adultes à parcourir des distances plus grandes et leur progéniture reste à jeun pendant plus de temps. 

La pollution, deuxième fléau du manchot

Les manchots royaux se nourrissent essentiellement de krill, de petites crevettes. La surpêche de cette espèce ainsi que la pollution qui affecte leur habitat sont deux facteurs qui risquent de compromettre sérieusement leur survie et leur développement dans les années à venir.

Quelles sont les différences entre pingouins et manchots ?

Pour les non-initiés, les pingouins et les manchots sont presque identiques et il n’est pas rare de confondre les deux espèces.

Certaines caractéristiques physiques permettent de les distinguer. De plus, les pingouins et les manchots ne vivent pas sur les mêmes territoires. Lorsque l’on connaît les différences physiques entre les deux familles, il devient facile de les distinguer et la confusion se dissipe aisément. Voici quelques astuces pour observer les différences entre un pingouin et un manchot.

Les pingouins, une espèce présente jusqu’en Méditerranée !

Les pingouins vivent dans l’hémisphère nord, mais contrairement à une croyance répandue, leur territoire s’étend bien au-delà du pôle nord ! 

Même si le pingouin est plus présent dans les zones froides, certains individus ont été aperçus jusqu’en Méditerranée. De façon plus fréquente, on peut en observer chez nous au niveau de la Bretagne. Une trentaine de couples de pingouins y auraient élu domicile.

Le terme générique de pingouin désignait à l’origine deux espèces, le grand pingouin et le petit pingouin. Seule cette dernière vit encore de nos jours, le dernier grand pingouin a été observé en 1844.

Les manchots, une vaste famille

La plupart des manchots sont en réalité bien trop grands pour que l’on puisse les confondre avec l’espèce de pingouin que l’on connaît de nos jours, appelée petit pingouin, mais la confusion était fréquente avec les grands pingouins, disparus il y a près de 150 ans. Les plus grands manchots peuvent mesurer jusqu’à 1m15. Ils sont tous d’excellents nageurs. Leurs ailes ne permettent pas de voler, mais sont utilisées comme des nageoires. Leurs pattes palmées les rendent aussi très adaptés au milieu aquatique.

Quelle est la différence entre un pingouin et un manchot, et comment distinguer facilement l’un de l’autre ?

Si l’on demande à un scientifique de définir quelles sont les différences entre pingouins et manchots, il pourrait répondre que le pingouin fait partie de la famille des alcidés tandis que le manchot est en réalité une famille d’oiseaux regroupant 11 espèces différentes, de la famille des sphéniscidés.

Derrière cette définition très formelle, il est difficile de s’y retrouver et de comprendre comment faire la différence entre un pingouin et un manchot en se basant sur une simple observation et sans être un spécialiste. 

Il est déjà important de comprendre qu’il n’existe pas une espèce de pingouin et une espèce de manchot. Il s’agit de deux termes génériques qui englobent plusieurs espèces d’oiseaux. Il nous semble déjà difficile de distinguer ces deux grandes familles, et il ne s’agit pourtant que d’une simplification !

Pour faire la différence entre un pingouin et un manchot, on peut de déjà se baser sur le lieu de vie de l’oiseau. Les pingouins vivent uniquement dans l’hémisphère nord, tandis que les manchots sont présents seulement dans l’hémisphère sud. Voilà déjà un bon moyen de ne pas confondre les deux espèces.

La deuxième différence entre un pingouin et un manchot réside dans leur capacité ou non à voler. Les pingouins peuvent voler, tandis que les ailes des manchots ne leur permettent pas de décoller. Les ailes des manchots ressemblent davantage à des nageoires que celles des pingouins, ce qui permet aisément de les différencier.

Pourquoi ne fait-on pas facilement la différence entre un pingouin et un manchot ?

Les deux espèces se ressemblent beaucoup, d’où la confusion fréquente. Les pingouins ont été découverts avant les manchots, et le terme plus ancien a été retenu pour désigner les deux espèces qui peuvent sembler proches si l’on ne regarde pas en détail. Les couleurs similaires et le fait que les deux familles d’oiseaux aient tendance à vivre dans les zones froides rendent la confusion aisée.

New Call-to-action

Ver todo

Articles associés

Laisser un commentaire

Pas encore de commentaire

Pas encore de commentaire pour cet article